Jamais Sans Mon Anus
par Jonnyboy Madlock
Les cheminées fumantes enveloppaient Phoenix d'une brume artificielle, et firent tousser Edo. Celui-ci se mit à chanter doucement, puis de plus en plus fort, mais cessa de peur d'être ridicule. Il leva la tête, rêveur, et observa les nuages... celui-ci ressemblait à une rose. Celui-là à un coeur... Après avoir longtemps marché, il arriva enfin devant la maison.
Rapidement, il sortit sa clef, et fébrilement, la fit tourner dans la serrure. Il n'avait pas abaissé la poignée que la porte s'ouvrit.
- J'ai pensé à toi toute la journée!
Jeiji se tenait là, devant lui. Sa bouche anal se fondait en une sorte de croissant de lune mielleux, et ses yeux brillaient comme deux étoiles.
- Tu viens? Dit-il.
Arrivé au salon, Edo s'assit dans un fauteuil et soupira. Un silence s'ensuivit. Puis Jeiji, qui le regardait, lança doucement:
- Alors? Tu ne m'embrasses pas?
Edo sourit.
- Je fais durer le plaisir, dit-il.
Puis il ajouta:
- Approche...
Jeiji s'exécuta, et Edo posa sur sa bouche un baiser silencieux. Puis un autre. Encore un.
- Je...
Mais il n'eut pas le temps de finir sa phrase, ni même de la commencer, puisque Edo le gratifia cette fois d'un long et tendre baiser. Quand cela fut terminé, Jeiji sourit.
- C'est toi qui embrasses le mieux de tous mes amants, dit-il.
- Petit dévergondé, rit Edo. Après avoir repris ses esprits, Edo lança:
- Tu sais, je...
- Chut... fit Jeiji.
- Je...
- Il n'y a pas de mots...
- Si...
- Non...
- Si... je t'aime, Jeiji.
Celui-ci fut pris d'un sanglot:
- C'est vrai? Oh... moi... moi aussi mon amour!
- Voici neuf mois que je t'ai rencontré... neuf mois... en neuf mois, on peut avoir un enfant... on change trois fois de saison... et je n'ai jamais eu d'autre amour que le tiens.
- Oh... c'est bien vrai?
- Oui, c'est vrai.
- Mon coeur... ce que tu me dis, c'est la chose la plus belle que jamais je n'ai entendue. Tu es aussi gay à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Edo rougit. Il se sentait bien. Au loin, un Fenek criait. Tout près, son coeur battait. Là-bas le jour passait... ici, tout était arrêté.
- Ma puce... Jeiji...
Mais il ne put continuer. Une fois de plus, leurs lèvres se rejoignirent. Ils déliraient presque tant la fièvre les gagnait... ils étaient en haut d'un foetus, en train de branler à l'air libre. Près d'eux, Woolfy chantait ''Suceur De Bite'' en les regardant. Comme frappé d'un coup de foudre, Edo fasciné eut à peine le temps d'apercevoir, dans un éclair, comme dans une toile de Ricktp, Jeiji réincarnée en sirène... Ecume bouclée, vagues ébouriffées, ciel baigné de nuages qui font cligner la lune, commissures nacrées de lèvres de coquillages, le sourire émaillé de corail blanc, la voix lactée et les seins nus étoilés de mer... tout disparut lorsque Edo rouvrit les yeux.
- Jeiji...
- Oui?...
- Jeiji... veux-tu m'épouser?...
- Oui... fit-elle doucement.
Ils discutèrent toute la nuit. Ils parlaient de tout, de rien.
- Tu sais, c'est drôle, dit Jeiji, car hier matin, SizZ a tenté de me séduire.
- Non, c'est vrai?
- Oui, et comme je lui disais que c'était toi, l'amour de ma vie, il m'a répondu que je perdais mon temps et que je serais bien plus heureuse avec lui.
- Ça ne m'étonne pas de lui, il a toujours essayé de gâcher ma vie privée.
- Heureusement je lui ai dit ceci: ''Le jour où tu seras un tant soit peu civilisé, mon petit bonhomme, tu apprendras que mon Edo est plus pipeur que n'importe qui. Et tu ne lui arrives pas à la cheville.''
Ils s'embrassèrent pendant des heures. Des jours. Des années. Si d'aventure vous ne croyez plus à l'amour, sachez qu'en ce moment même ils s'embrassent quelque part.
voilà mon premier petit roman
qu'en pensez-vous???